LA QUESTION
Le travail en thérapie se fait-il uniquement lors des rencontres avec votre thérapeute ?
Notre approche soutient que non. Les changements se produisent de manière plus rapide et surtout plus efficace si le patient réalise lui-même certaines tâches entre les séances.
LA REFLEXION
Une thérapie a un but qui est défini lors de la rencontre avec son thérapeute. Parfois, il est plus ou moins aisé d’identifier ce but et les objectifs qui en découlent. Pour certain·es patient·es et lors de la première séance, celui-ci est très clair. Pour d’autres personnes, il faudra peut-être une ou deux séances (ou plus) pour l’identifier. Comme votre thérapeute ne perd pas de vue la nécessité de clarifier celui-ci afin qu’ensemble patient et thérapeute puissent travailler à son atteinte, il vous aidera à le préciser. Cela permet également de pouvoir arrêter le travail quand le but est considéré atteint par le, la patient·e. Ne pas fixer de but, d’objectif dans une thérapie, c’est un peu comme si on prenait son véhicule sans définir la destination que nous souhaitons atteindre. On risque de tourner en rond. Ce n’est pas gênant pour une promenade, cela l’est pour une psychothérapie. Par exemple, je ne peux aller à tel endroit sans agir pour me déplacer. Nous n’avons pas encore le don d’ubiquité. Donc, il conviendra que vous fassiez certaines choses pour que la mise en mouvement vers le but se fasse.
« Ces choses » s’appellent des tâches thérapeutiques.
LA PROPOSITION
Trois types de tâches vous seront donnés : des tâches d’observation, de réflexion, d’action/expérimentation.
Celles-ci sont construites sur mesure en fonction de la problématique et du but souhaité par la personne. Mais votre thérapeute, cherchera le plus souvent à vous faire réfléchir à quelles tâches vous pourriez vous consacrez. Et le plus souvent, cela vient comme une évidence.

Observer, c’est déjà se décentrer de sa problématique (faire un pas de côté). Observer c’est se rapprocher d’une réalité factuelle. C’est prendre de la distance par rapport aux représentations que l’on peut avoir de la situation et par rapport aux émotions que suscite la situation. Cela permet un certain soulagement car l’on passe des émotions à l’observation pragmatique, de l’affectif au cognitif.
Il vous sera demandé d’observer la situation qui vous préoccupe sans rien tenter de changer. Juste d’observer et de noter vos observations. Votre thérapeute pourra vous donner une grille d’observations adaptée à votre contexte.

Réfléchir, permet de mettre en lien ses ressentis, ses émotions, ses désirs, ses valeurs et le fruit de ses observations. La réflexion se porte assez souvent sur ce qui est important pour la personne (les valeurs personnelles comme les valeurs universelles aux Etres Humains. Cette réflexion permet de clarifier, d’ordonner les choses, de sortir de la confusion, d’affirmer ce qui nous est cher. On en tire le plus souvent un sentiment de satisfaction parce que cela rapproche de soi-même (même si des évènements dramatiques ont eu lieu), par le simple fait de s’être autoriser cette liberté de réfléchir.

Agir, a pour but de faire bouger le système (votre contexte de vie) dans lequel vous vivez et que vous considérez insuffisamment fonctionnel ou bien le système que vous considérez comme dysfonctionnel. L’action mise en œuvre, permet de tester et valider une compréhension de votre situation. Si lors de votre prochain rendez-vous, vous êtes en mesure de dire que celle-ci a permit de faire un pas, petit ou grand, nous pouvons dire alors que le bon chemin est trouvé. Une action juste permet de constater un changement dans le contexte de situation (comportements, réactions de soi et/ou des autres, éclairage sur ses décisions à prendre…).
L’INTERET DE CE TRAVAIL
Pour des gens qui ont déjà rencontré des personnes « du monde des psys », le plus souvent, ils disent : « j’ai été suivi pendant des mois, voire des années, on ne m’a jamais donné de travail à faire, ça me plait bien de pouvoir agir moi aussi ! »
Réaliser les tâches entre les rendez-vous, donne le plus souvent, le sentiment d’avancer, de reprendre possession d’une situation bloquée. Bref, redevenir auteur de sa vie.
Il permet au thérapeute de travailler en mode coopération. Cela évite des thérapies « qui n’en finissent pas ». Cela rend le thérapeute inutile le plus rapidement possible et diminue naturellement le coût de la thérapie.